Un processus est une combinaison d’actions structurées ayant pour but d’atteindre un objectif établi. Ces actions s’appuient sur des données d’entrée (étude de marché, matière première, cahier des charges, …) et les transforment en données de sortie (stratégie, produit fini répondant aux exigences clients et réglementaires, chiffre d’affaires, …). Nicolas Mouyen, responsable qualité chez PolymerExpert nous explique comment maîtriser et améliorer les processus dans un environnement ISO 9001 :2015 et ISO 13485 :2016.
Comment implémenter des processus ?
Les normes ISO 9001:2015 et ISO 13485:2016 imposent aux entreprises certifiées telles que PolymerExpert d’organiser l’ensemble de ses activités en processus. Cependant, il ne s’agit pas seulement d’identifier, ou de nommer, ces processus. Il faut les structurer, les mesurer, les mettre à jour et les améliorer.
Ce mode de fonctionnement permet d’agir sur l’organisation macro de l’entreprise de manière rationnelle et objective en réalisant les actions suivantes :
- Lister les parties prenantes impactant ou étant impactés par l’activité de l’entreprise (clients, fournisseurs, organismes certificateurs, commune à laquelle l’entreprise est rattachée, convention collective, …)
- Déterminer les processus nécessaires au fonctionnement de l’entreprise
- Identifier les données d’entrée nécessaires au fonctionnement des processus (Spécifications ou bon de commande pour le processus production par exemple)
- Identifier les données de sortie attendues (produit conforme pour le processus production par exemple)
- Prévoir les interactions entre chaque processus pour comprendre les interdépendances entre services et activités. (Des données de sortie de certains processus peuvent être des données d’entrée pour d’autres)
- Mettre en place des objectifs, évalués par des indicateurs, pour chaque processus afin de garantir la maîtrise de l’organisation dans son ensemble.
- Réaliser une analyse de risque pour chacun des processus pour anticiper tout dysfonctionnement ou point faible du processus.
- Identifier les ressources nécessaires au fonctionnement de ces processus. (Ressources humaines, infrastructures, équipements, financements, …)
Comment maîtriser des processus ?
La maîtrise d’un processus passe par un descriptif clair et précis de l’ensemble des processus (cartographie + fiche de processus décrivant les objectifs et indicateurs concernés), une évaluation des risques mise à jour régulièrement et un suivi des performances de ces processus.
Une bonne manière de visualiser le fonctionnement des processus est de réaliser une cartographie reprenant les processus et leurs interactions et les parties prenantes.
Ci-dessous un exemple d’une cartographie de processus simple suivi de l’illustration d’une cartographie plus complexe :
L’avantage d’une cartographie simple est de comprendre rapidement l’organisation macro de l’entreprise. Elle nécessitera cependant d’être accompagnée de documents annexes précisant le mode de fonctionnement, les interactions et le mode d’évaluation de chacun des processus.
Une cartographie plus complexe permet, elle, d’avoir plus de détails sur le fonctionnement précis de l’entreprise sans passer par un document annexe, mais elle présente l’inconvénient d’être difficilement lisible en première lecture.
Afin de pouvoir suivre précisément les performances des processus et afin de pouvoir réagir en temps réel, il faut avoir une méthode de mesure agissant à plusieurs niveaux et sur différentes temporalités :
- Fiches d’anomalie – fiches de non-conformité – Retours terrain quotidien
- Tableau de bord avec les indicateurs principaux suivis quotidiennement
- Audits terrain hebdomadaires
- Revues qualité mensuelles
- Audits processus annuels
- Revues de direction annuelles avec suivi de tous les indicateurs qualités, liés aux objectifs qualités.
C’est ici que la politique qualité intervient. Elle doit définir les objectifs de l’entreprise en matière de qualité, de performance et de stratégie. Ces objectifs doivent être S.M.A.R.T (Spécifique, Mesurable, Ambitieux, Réaliste et Temporel) afin de garantir leur pertinence. Cela se traduit notamment par la présence d’indicateurs, qui selon une méthode de calcul définie et documentée, permettront de mesurer l’atteinte des objectifs et donc la performance des processus.
Le fonctionnement en processus permet donc d’avoir une vision claire de l’organisation de l’entreprise et d’en garantir la maîtrise et l’amélioration continue.