Le terme RSE est l’acronyme de l’expression « Responsabilité Sociétale des Entreprises » ou « Responsabilité Sociale des Entreprises ». Cette responsabilité est définie par la commission européenne dans son document COM (2011) 681 final « Responsabilité Sociale des Entreprises ; une nouvelle stratégie de l’UE pour la période 2011-2014 » tel que :
« un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes»
A noter qu’une nouvelle définition est proposée par la commission :
«la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société».
L’une ou l’autre de ces définitions sous tend qu’une entreprise entamant une démarche RSE, doit tout d’abord respecter la réglementation applicable et les conventions collectives auxquelles elle est rattachée, Elle préconise également de dépasser ce cadre contractuel pour se préoccuper de ses impacts, liés à son activité, sur la société. Ces impacts sont généralement de trois ordres :
- Social (droits de l’homme, conditions de travail, bien être et sécurité des collaborateurs, dialogue sociale, égalité des chances…)
- Ethique (lutte anti-corruption, bonnes pratiques commerciales vis-à-vis des clients, des fournisseurs et de toutes les parties prenantes, …)
- Environnement (Energie, gestion des ressources et des déchets, impact environnemental, …)
A noter que ce partage des thèmes peut se retrouver avec d’autres termes ou des subdivisions supplémentaires.
On peut donc considérer qu’une entreprise s’engageant dans une démarche RSE, s’engage dans une démarche de développement durable.
On comprend donc qu’une entreprise engagée dans une démarche RSE cherchera a définir une stratégie statuant sur les axes de travail RSE choisis par la direction.
Pour cela l’entreprise doit définir une politique dite « RSE ».
- Cette politique va tout d’abord permettre de structurer la démarche RSE en fixant à l’entreprise des objectifs à tenir pour répondre à la stratégie de la direction.
- Elle va aussi permettre de formaliser l’engagement du management vis-à-vis de ces objectifs en décrivant clairement cet engagement et en le rendant contractuel par la signature du dit management.
- Enfin, la politique RSE devient un excellent moyen de communiquer auprès de ses collaborateurs mais aussi auprès de toutes ses parties prenantes (clients, fournisseurs, …) sur ses objectifs d’amélioration en matière d’impact social, éthique et/ou environnemental.
Commençons par les aspects de forme de la politique RSE :
Le document en question doit reprendre tous les aspects de la stratégie RSE ou un ensemble de documents spécifiques à un thème :
- Politique environnementale
- Politique sociétale
- Politique Ethique
Evidemment, une politique RSE doit respecter une certaine mise en forme qui permet d’identifier l’entreprise concernée (apposer le logo et/ou le nom de l’entreprise) et de traçer le document (date de création, date de révision). Il est important pour formaliser l’engagement de l’entreprise que cette politique soit signée par la personne dirigeant ou gérant l’entreprise.
Sur le fond, la politique RSE doit présenter à minima les points suivants :
- Les engagements pris par la direction. Ces engagements peuvent être identifiés selon plusieurs méthodes ou plusieurs sources :
- Selon les critères standards du Global Reporting Initiative (https://www.globalreporting.org)
- Selon les 17 objectifs de développement durable définis par les Nations Unies. (https://www.agenda-2030.fr/17-objectifs-de-developpement-durable)
- Conforme à une analyse de risques identifiant les enjeux RSE autour de l’activité de l’entreprise.
- Selon la norme ISO 26000
Il est évidemment tout à fait envisageable d’utiliser toutes ces sources pour décider des engagements les plus pertinents pour l’entreprise. Il est aussi très important de comprendre que tous les enjeux ou thèmes cités et décrit par les standards RSE (GRI, ODD ou ISO 26000 par exemple) ne sont pas forcément applicables à l’entreprise en question et que les engagements de la politique RSE devront être particulièrement adaptés à l’activité concernée afin d’aboutir à une stratégie ambitieuse, réaliste et atteignable.
- Les objectifs associés à ces engagements. Il est important que ces objectifs soient SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporelles) afin qu’ils puissent aboutir à des résultats que l’on puisse évaluer concrètement.
- Pour tout objectif une ou des actions permettant de les atteindre seront définies. Des indicateurs seront donc mis en place afin de pouvoir suivre l’avancement et l’efficacité de ces actions.
Une politique RSE est donc bien plus qu’un contrat ou une promesse. C’est avant tout un document permettant de structurer une réflexion sur ce que peut apporter l’entreprise à la société, et sur ce que l’entreprise peut améliorer en matière d’impact environnemental, sociétal et éthique. Cette politique permet donc aux acteurs de l’entreprise de prendre d’abord conscience de ces impacts et de ces points d’améliorations, puis de mettre en place des actions pertinentes et adaptées. On voit donc que cette politique permet d’enclencher une démarche d’amélioration continue :
- Planification de l’amélioration par la définition des engagements et des objectifs.
- Mis en œuvre des actions associées selon cette planification.
- Evaluation du résultat de ces actions par les indicateurs.
- Ajustement ou pérennisation des améliorations apportées en fonction des résultats mesurés par les indicateurs, ce qui permet de relancer une boucle d’amélioration continue en planifiant les ajustements nécessaires.
Enfin, il est important de souligner que les résultats de cette démarche RSE auront une forte valeur ajoutée pour la société mais aussi pour l’entreprise.
Par exemple, pour la partie environnementale, la réalisation d’un bilan carbone peut permettre d’identifier des sources de gaspillage conséquentes ou des processus défaillants dans le sourcing matière. L’amélioration de ces points génèrera alors des économies importantes pour l’entreprise.
Autre exemple, si l’entreprise s’engage dans la fabrication de produits moins polluants, elle s’ouvrira certainement la porte de nouveaux marchés exclusivement tournés vers des produits écoconçus et/ou écoresponsables.
Concernant la partie sociétale, l’identification de points faibles dans le management des collaborateurs et notamment dans le dialogue social, peut apporter des améliorations majeurs dans le bien-être de ses équipes ce qui pourra sensiblement augmenter leur efficacité au travail mais surtout stabiliser les effectifs en évitant des départs dus à ce mal-être.
Toujours pour cette partie sociétale, lorsqu’un vrai travail est réalisé sur la santé et la sécurité des collaborateurs, les gains peuvent être multiples : plus grande satisfaction et confiance des salariés, baisse de l’absentéisme, diminution des arrêts de travail, …
Pour terminer, et comme nous l’avons vu dans la définition de la politique RSE, ce document est un formidable outil de communication. Il permet en effet de valoriser l’entreprise auprès de ses clients mais aussi de ses futurs collaborateurs. En effet, il est plus facile aujourd’hui, de recruter, pour une entreprise qui a une démarche crédible et structurée de développement durable, et les clients ou partenaires industriels seront toujours plus enclins à travailler avec une société pro-active dans le domaine de la RSE.